Communications radio : le bon équipement pour la bonne fréquence
Si vous êtes pilote d’avion ou si vous vous intéressez de près à l’aviation, vous savez sans doute que les communications aéronautiques se font, partout dans le monde, sur la bande de fréquences comprise entre 108 et 137 Mhz. Et à l’intérieur de cette bande, la « portion » attribuée aux systèmes de radionavigation occupe les fréquences allant de 108 à 117,975 MHz ; la bande suivante, de 118 à 137 MHz, étant réservée aux communications entre les pilotes et la tour de contrôle au sol.
C’est finalement assez peu. Surtout que jusqu’en 2018, les fréquences à utiliser dans l’intervalle de cette bande passante devaient impérativement être espacées de 25 kHz : c’était nécessaire pour éviter que les communications ne soient brouillées par des interférences.
Cependant, le choix de fréquences possibles devenait très insuffisant compte tenu du développement du trafic aérien et par conséquent, du nombre d’aéronefs cherchant à communiquer en même temps en VHF. Dans le même temps, la technologie s’était améliorée.
C’est pourquoi la règlementation européenne a été modifiée et impose aujourd’hui un écart plus étroit entre les canaux, réduit à 8,33 kHz. En réduisant cet écart, on augmente le nombre de fréquences disponibles. Comment cela se traduit-il concrètement ? Détaillons…
Une évolution par étapes
Parce que ce petit changement technique devait impliquer un renouvellement total des équipements, l'Union européenne a procédé par étapes pour introduire cette nouvelle norme. Elle a commencé par l’introduire, dès 2007, pour les aéronefs volant au-dessus du niveau de vol 195 (FL195) ; autrement dit, les avions des grandes lignes aériennes.
À partir de 2013, conformément au règlement (UE) n° 1079/2012, toutes les radios mises sur le marché devaient être compatibles avec ce nouvel espacement. Mais bien sûr, les avions équipés antérieurement pouvaient conserver leur radio avec l’espacement de 25 kHz… jusqu’en 2018.
À cette date, l’obligation a été étendue à tous les appareils volant dans l’espace aérien européen, quel que soit le niveau de vol. Cette réglementation a de fait rendu les radios à espacement de 25 kHz obsolètes dans les zones où l'espacement de 8,33 kHz est requis, à savoir les espaces A, C et D. En conséquence, depuis le 4 janvier 2018 précisément, tous les plans de vols IFR des aéronefs non munis de radios 8,33 sont refusés. Dans la pratique, le pilote doit signaler la présence de cet équipement conforme en inscrivant la lettre Y dans la case 18 du plan de vol.
La dernière étape de cette mutation est intervenue au 1er janvier 2021 : tout avion muni d’une radio doit désormais être équipé avec l’écartement 8,33 kHz.
Cette nouvelle règlementation a permis une meilleure gestion des fréquences, la création de nouveaux secteurs de contrôle du trafic aérien et de nouveaux services comme l'ATIS ou l'AFIS. Elle contribue également à améliorer la sécurité, en réduisant le risque d'interférences.
Ainsi, cette fréquence est devenue une norme incontournable dans l'aviation européenne, renforçant à la fois la capacité et la sécurité des communications aéronautiques.
Des radios portables compatibles 8,33 kHz
Comme on vient de le voir, aujourd’hui, votre avion est impérativement équipé en conformité avec la nouvelle règlementation. Mais quid des radios portables, que vous pourriez être tenté d’embarquer, soit en équipement de secours, soit sur un appareil n’étant pas soumis à l’obligation d’avoir une radio ? Ce qui est le cas d’aéronefs de type ULM, aéronefs en kit ou appareils de collection, dont la hauteur de vol est limitée.
Vous trouverez pour ces usages des radios de grande qualité, compatibles avec la règlementation européenne sur l’espacement des fréquences, dans la marque ICOM. Cette marque japonaise est le leader mondial des radiocommunications et offre une large gamme de radios portables, dont deux modèles sont certifiés par l'administration aéronautique et peuvent être utilisés comme radio principale pour les aéronefs de type ULM, CNRA, CNRAC ou CNSK. Il s’agit des radios A25CE et A25NE.
Mentionnons un troisième modèle intéressant, prenant en charge comme les deux autres les écartements 25 kHz et 8,5 kHz, mais avec des fonctions simplifiées, que l’on réservera aux communications au sol.
Les trois modèles ont aussi pour point commun leur grande robustesse, garantie par la norme IP67. Ils sont étanches, résistants à la poussière, capables de fonctionner dans des environnements ou des circonstances difficiles.
Mais alors, lequel de ces modèles choisir ? Examinons-les de plus près.
Le modèle qui vous convient
Vos usages, vos contraintes, votre exigence vous guideront en effet vers l’un ou l’autre de ces appareils.
ICOM A25CE : la simplicité
Ainsi vous choisirez la radio ICOM A25CE si vous recherchez un équipement aux fonctions basiques, simple d’utilisation mais fiable. Il s’agit d’un émetteur-récepteur VHF aéronautique conçu pour les communications aériennes, avec des caractéristiques qui facilitent son utilisation en vol.
Avec une puissance de 6 watts qui offre une portée de communication élargie, un écran très lisible aussi bien en plein soleil qu’en mode nuit, plus de 10 heures d’autonomie, il vous garantit l’essentiel. En radio de secours dans un épisode complexe, vous pourrez compter sur sa fiabilité pour rester en communication.
D’autres fonctions intéressantes renforcent son intérêt, comme la possibilité de mémoriser et rappeler rapidement les 10 derniers canaux utilisés, le scan de canaux mémoire, prioritaire, etc. pour surveiller plusieurs fréquences, une clé d'urgence sur 121,5 MHz, une fonction de commande vocale, une capacité de gestion de 300 canaux mémoire…
ICOM A25NE : le must
Cependant, si vous rêvez d’un appareil multifonctions qui puisse aussi vous assister dans la navigation, préférez-lui sans hésitation le modèle A25NE, une radio aéronautique de pointe, particulièrement bien adaptée aux pilotes grâce à ses fonctionnalités avancées.
L’ICOM A25NE, c’est le must. Il a la robustesse et les fonctions d’émetteur-récepteur de son petit frère A25CE, mais un peu plus performantes. Une puissance de sortie de 6W en PEP (ou modulation d'amplitude) améliore la couverture de communication, sur des distances allant jusqu'à 25 miles. Et en plus des canaux de communication de la bande 118 à 137 MHz, il prend également en charge la bande NAV comprise entre 108 et 118 MHz.
Mais surtout, il intègre d’autres fonctionnalités utiles : un GPS, un système de navigation VOR, ce qui en fait un excellent choix pour les pilotes ayant besoin de fonctionnalités de navigation précises et pour les ULM disposant de peu de place dans le cockpit pour embarquer différents appareils.
Enfin, ce modèle présente l’avantage non négligeable d’intégrer une fonction Bluetooth qui permet une utilisation mains-libres avec un casque compatible, offrant plus de confort et de sécurité pendant le vol.
Icom IC-A16E : l’idéal au sol
Le troisième modèle est conçu plus spécifiquement pour une utilisation au sol. C’est l’outil des agents de piste, de maintenance ou de manutention, de tous ceux qui se déplacent dans le périmètre d’un aéroport et de ses pistes. Ses atouts, en plus de ceux de robustesse qu’il partage avec ses « cousins », sont dans sa petite taille et son poids plus léger, qui le rendent facilement transportable.
Ajoutez-y une autonomie de 17 heures de sa batterie BP-280. Également une sortie audio de 1500 mW, garantissant une communication claire, même dans des environnements bruyants, ainsi qu’une fonction de réduction de bruit et un rétroéclairage de l’écran pour utilisation de nuit.
Vous obtenez l’instrument mobile par excellence, plébiscité par les professionnels.
Maintenant que la règlementation sur les espacements de canal n’a plus de secrets pour vous, vous mesurez mieux la nécessité d’un équipement récent, compatible avec la norme 8,33 kHz. Il vous assure une plus grande sécurité et une garantie d’être en règle dans l’espace aérien européen en toutes circonstances.
Il ne vous reste qu’à passer à la pratique. Et s’il vous manque quelques bases sur les modes de communication aéronautique, nous vous les rappelons dans cet article.
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